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Fiche Matière active : linuron

  Information

Herbicide sélectif.  Systémique, il est absorbé principalement par les racines, mais aussi par les feuilles avec une translocation apicale dans le xylène. (Référence: Tomlin, C.D.S. The Pesticide Manual, 14th edition, The British Crop Protection Council, 2006.)

LUN
330-55-2
Herbicide

Mode de pénétration dans la plante : Racinaire

Mode de migration dans la plante : Importante

Urées
5
Élevé 

Liste des mauvaises herbes confirmées résistantes au Québec (2011-2023) : amarante à racine rouge, amarante de Powell, amarante tuberculée (résistance multirésistante (2+5) (2+5+9), (2+5+14), (2+5+27), (5+9+27) (2+5+9+27), (2+5+9+14+27), (5+27)), chénopode blanc, moutarde des oiseaux, petite herbe à poux (résistance unique et multirésistante (2+5)), séneçon vulgaire.

 

Dernière mise à jour : juillet 2024

 

Effets sur les fonctions physiologiques : activation par la lumière des ERO (espèces réactives de l'oxygène) (ROS: reactive oxygen species). 
Mode et site d’action : inhibition de la photosynthèse au niveau du photosystème II - liants D1 sérine 264

Légende :
Extrêmement Élevé
Extrêmement
élevé
Élevé
Élevé
Modéré
Modéré
Léger
Léger
Faible
Faible

Le linuron possède une faible toxicité aiguë par les voies orale et cutanée et il est modérément toxique par inhalation. Il est peu ou pas irritant pour la peau et les yeux et ce n'est pas un sensibilisant cutané.
Des études de toxicité chronique chez le rat et la souris ont révélé des effets à la fois systémiques et oncogènes affectant les tissus endocriniens et non endocriniens. Chez le rat, les effets endocriniens comprenaient un nombre accru de kystes ovariens, une ectasie des vacuoles corticosurrénaliennes, des adénomes et une hyperplasie des cellules de Leydig se manifestant à la dose d’essai minimale. Une seconde étude combinée de toxicité chronique et de cancérogénicité par le régime alimentaire réalisée sur des rats a apporté des preuves de l’oncogénicité sous la forme d’adénocarcinomes utérins, de tumeurs stromales dérivées du cordon sexuel et de tumeurs à cellules de Leydig. Des effets sur le foie ont été notés chez les femelles à la dose moyenne ainsi que chez les mâles et les femelles à la dose élevée.Chez la souris, des sarcomes utérins touchant l’endomètre ont été observés à partir de la faible dose et selon une fréquence supérieure à celle observée pour cette affection chez les témoins de l’étude et d’études antérieures. Cependant, l’importance toxicologique demeure obscure en raison de l’absence d’une relation dose-réponse et de la santé douteuse des animaux, tant traités que témoins.  La toxicité chronique chez différentes espèces animales est caractérisée par une altération des paramètres particulièrement hématologiques. Il est entre autres, un antagoniste compétitif des récepteurs d'androgène, un inhibiteur de la stéroïdogénèse et il diminue la sensibilité des cellules interstitielles à l'hormone lutéinisante. Il a démontré quelques évidences de toxicité sur le développement des fœtus de rat, mais à des doses toxiques parentales seulement tandis que, chez le lapin, diverses malformations ont été observées à une dose non toxique pour les mères, ce qui indique une sensibilité fœtale potentielle. D'autres études non standardisées ont également montré des effets sur le développement des lapins. Dans une étude sur la reproduction d'une durée de 3 générations, une sensibilité qualitative a été observée à une dose plus élevée que celle causant une toxicité parentale sous la forme de lésions testiculaires, de baisse de la survie des petits et d'une diminution de la fertilité chez les mâles de la seconde génération. Le linuron n'a pas démontré de génotoxicité ni d'effets neurotoxiques dans les études de neurotoxicité aiguë et subchronique. Toutefois, une étude sur la neurotoxicité développementale est requise en raison des effets endocriniens.

Le linuron est modérément toxique chez les poissons d'eau douce (CL50 - 96 h 3150 µg/L chez la truite arc-en-ciel) et toxique pour les invertébrés aquatiques d’eau douce (CE50 – 48 h 120 µg/L pour Daphnia magna). Il est très toxique pour les algues vertes (CE50 - 72 h 16 µg/L pour Desmodesmus subspicatus) et les plantes vasculaires (CE50 – 7 jours de 21 µg/L pour Lemna gibba). Le linuron ne devrait pas se bioaccumuler.  

Le linuron est modérément toxique chez les oiseaux exposés par voie orale (DL50 de 314 mg/kg p.c. chez le colin de Virginie).

Cet herbicide est faiblement toxique chez les abeilles (DL50 par voie orale > 112,1 µg/abeille et DL50 par contact > 97,8 µg/abeille). 

Modérée

Le linuron est de faiblement à persistant dans les sols en condition aérobie (demi-vie de 23,6 à 129 jours) et en condition anaérobie (demi-vie de 32 jours). Il est faiblement persistant dans l’eau en condition aérobie (demi-vie de 11 à 28,3 jours) et en condition anaérobie (demi-vie de 7,4 à 15,8 jours). Cet herbicide s’hydrolyse très lentement (demi-vie de 945 jours). La photolyse au sol et dans l’eau n’est pas une voie de transformation importante (demi-vie supérieure à 15 jours dans les sols et de 54 jours dans l’eau). Les produits de transformation principaux sont le linuron déméthoxylé, le norlinuron et le monolinuron déméthoxylé. 

Élevé

La constante d'adsorption sur le carbone organique (Koc) du linuron est de 166 à 2600 ml/g. Il est donc légèrement mobile à modérément mobile dans les sols et son potentiel de lessivage est élevé. Le linuron est susceptible d’être entraîné jusque dans les eaux souterraines. Il est non volatil à partir des sols humides et de l'eau selon la constante de la loi de Henry (H = 2 x 10-9 atm.m3/mol). 

Les principaux produits de transformation du linuron sont légèrement mobiles à immobiles selon leur Koc (520 à 1100 ml/g pour le monolinuron déméthoxylé, 3900 à 8100 ml/g pour le linuron déméthoxylé et 2400 à 10000 ml/g pour le norlinuron).