Absorbé essentiellement par les parties vertes des plantes, c'est un produit de contact. Il agit en inhibant la photosynthèse de nombreuses dicotylédones et Cypéracées. (Référence : Association de coordination technique agricole. Index phytosanitaire ACTA 2021.)
Mode de pénétration dans la plante : Foliaire
Mode de migration dans la plante : Peu importante (contact)
Liste des mauvaises herbes confirmées résistantes au Québec (2011-2023) : petite herbe à poux (multirésistante (2+6))
Dernière mise à jour: juillet 2024
Effets sur les fonctions physiologiques : activation par la lumière des ERO (espèces réactives de l'oxygène) (ROS: reactive oxygen species).
Mode et site d’action : inhibition de la photosynthèse au niveau du photosystème II - liants D1 histidine 215.
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Le bentazone est faiblement toxique par les différentes voies d'exposition, ce qui le classe dans la catégorie III de l'EPA. Il est légèrement irritant pour la peau et les yeux et il est un sensibilisant cutané. |
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Les études subchroniques et chroniques chez les animaux de laboratoire démontrent que le bentazone a causé des effets toxiques à des paramètres hématologiques et de coagulation (augmentation de la thromboplastine et du temps de prothrombine, anémie) en plus des effets à certains organes (foie, reins, glande thyroïde, pancréas, intestin, rate). Aucun effet cancérogène n'a été observé et le bentazone n'est pas génotoxique. Une évidence de sensibilité quantitative et qualitative additionnelle a été notée chez les fœtus suite à une exposition in utero lors d'une étude sur la toxicité développementale chez les rats. De plus, une évidence de sensibilité quantitative additionnelle a été observée suite à une exposition pré-/postnatale dans une étude sur la reproduction de rats mais les divers paramètres de la reproduction ne semblent avoir été affectés. Le bentazone n'est ni génotoxique ni neurotoxique et il ne cause pas de perturbation de la fonction endocrinienne. Dans le cadre de sa réévaluation du bentazone, l’ARLA fonde ses conclusions sur le RED de l'EPA concernant le bentazone publié en 1994 ainsi que dans un document du Federal Register de l’EPA intitulé Bentazone: Pesticide Tolerance (7 février 2002). D’après la comparaison des profils d’emploi aux États-Unis et au Canada, l’ARLA a jugé que les évaluations de l’EPA décrites dans ces deux documents constituaient une base suffisante pour fonder le projet de décision de réévaluation au Canada. |
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Le bentazone est faiblement toxique chez les poissons d'eau douce (CL50 - 96 h > 100 000 µg/L chez la truite arc-en-ciel) et les invertébrés aquatiques d’eau douce (CE50 – 48 h > 100 000 µg/L pour Daphnia magna). Il est modérément toxique chez les algues (CE50 - 72 h = 4500 µg/L pour Pseudokirchneriella subcapitata) et les plantes vasculaires (CE50 – 7 jours de 5350 µg/L pour Lemna gibba). Son log P indique qu'elle ne se bioaccumule pas dans les tissus des organismes aquatiques. | |
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La bentazone est légèrement toxique chez les oiseaux avec une DL50 aiguë de 1 171 mg/kg p.c. chez le colin de Virginie. Elle est faiblement à légèrement toxique chez les oiseaux exposés par voie alimentaire avec des CL50 de 4 830 mg/kg diète chez le canard colvert et supérieure à 5 000 mg/kg diète chez le colin de Virginie. | |
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Cet herbicide est faiblement toxique chez les abeilles avec une DL50 aiguë par contact supérieure à 100 µg/abeille. |
Modérée
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La bentazone résiste à l'hydrolyse à tous les pH que l'on observe normalement dans l'environnement. Elle se dégrade assez rapidement par photolyse dans l'eau avec une demi-vie de 62 heures. Ce mécanisme de transformation semble constituer sa principale voie de dégradation dans l'eau. Au sol, elle se dégrade très lentement par photolyse (demi-vie > 941 heures). La bentazone est faiblement persistante à persistante dans les sols en conditions aérobies. Sa demi-vie dans ces conditions varie de 2 à 14 semaines (moyenne de 56 jours). Elle est modérément persistante dans l’eau (demi-vie de 80 jours). Une étude utilisant des résidus de la bentazone a démontré qu'elle serait modérément persistante dans les sols en conditions anaérobies (demi-vie = 89 jours). La N-méthylbentazone et le 2-amino-N-isopropylbenzamide (CAS 30391-89-0) sont ses principaux produits de dégradation. Sous forme vapeur, la bentazone se dégrade rapidement en réagissant avec les radicaux hydroxyles produits photochimiquement. Sa demi-vie est estimée à 6,2 heures. Le 2-amino-N-isopropylbenzamide est faiblement persistant dans le sol. | |
Élevé
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La bentazone présente les caractéristiques propres aux substances susceptibles de contaminer l'eau souterraine. Sa constante d'adsorption indique qu'elle est mobile dans le sol (Koc = 55,3). Son potentiel de lessivage est élevé. Quant à ses deux principaux métabolites, la N-méthylbentazone est immobile dans le sol, tandis que le 2-amino-N-isopropylbenzamide est très mobile. Étant donné que ce dernier est faiblement persistant, son potentiel de lessivage est susceptible d’être plutôt faible. En raison de sa faible pression de vapeur (1,2 x 10-6 mm Hg à 20 °C), la bentazone existe à la fois sous forme vapeur et adsorbée sur les particules en suspension dans l'air. Dans ce dernier cas, elle peut quitter l'atmosphère sous forme de retombées sèches ou humides. |