Bien que voisin du manèbe, il se caractérise par une meilleure efficacité et une plus grande sélectivité. À l'inverse du manèbe, il est recommandé pour le traitement des arbres fruitiers, des cultures légumières et florales. Fongicide préventif de contact, multisite, il inhibe la germination des spores. Il est doté d'une bonne persistance sur la végétation. Son efficacité est indépendante de la température et n'est pas liée à la circulation de la sève. Il présente une certaine action frénatrice vis-à-vis des acariens. Rapidement dégradé dans le sol, il n'est pas susceptible de s'accumuler dans l'environnement ni de contaminer les eaux souterraines. (Référence : Association de coordination technique agricole. Index phytosanitaire ACTA 2021.)
Comportement sur la culture : Fongicide de surface ou de contact
Comportement sur le champignon : Action préventive
Effets sur les fonctions physiologiques : substance avec une activité sur plusieurs sites.
Mode et site d’action : action multi-sites par contact.
Nom du groupe : dithiocarbamates et composés apparentés (électrophiles).
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Le mancozèbe possède une faible toxicité aiguë par les différentes voies d'exposition. Il serait peu irritant pour la peau. Par contre, il a causé chez le latin une irritation oculaire marquée et considérée importante à 4, 24, 48, 72 et 96 h, ainsi qu’aux jours 7, 14, et 22. Il serait un sensibilisant cutané selon Santé Canada et la Commision Européenne d'après le résultat d'un test de maximisation de Magnusson et Kligman. L'EPA l'aurait classé non sensibilisant. |
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La thyroïde était l'organe cible lors des études chroniques et subchroniques chez les rats et les chiens. La toxicité se manifestait sous la forme d'altération des hormones thyroïdiennes, augmentation du poids de la thyroïde et la présence de lésions microscopiques à cette glande. Les données disponibles des effets sur la santé des humains ou les effets écologiques suggèrent des effets endocriniens. Les études mammaliennes ont démontré des effets thyroïdiens, lesquels pourraient indiquer un potentiel endocrinien. Des adénomes et des carcinomes des cellules folliculaires thyroïdiennes ont été observé à fortes doses chez les rats. La classification de la cancérogénicité du mancozèbe (cancérigène probable chez l'humain) est en partie basée sur celle de son principal métabolite, l'ETU. Selon des études publiées, le mancozèbe serait un nerotoxique pro-oxydant favorisant l’augmentation des concentrations intracellulaires de formes réactives de l’oxygène. Le mancozèbe n'a pas démontré de sensibilité accrue des petits après une exposition in utero ou postnatale dans les études sur la reproduction et le développement. Toutefois, il existe une inquiétude concernant la toxicité développementale provenant d'une exposition au mancozèbe en raison des effets sur le développement associés au produit ainsi qu'à son métabolite ETU qui causent des effets semblables au mancozèbe. Une étude supplémentaire est requise pour étudier la question. Il semblerait que le mancozèbe de même que son métabolite ETU aient un potentiel génotoxique. |
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Le mancozèbe est très toxique chez les poissons d'eau douce (CL50 - 96 h de 74 µg/L chez la truite arc-en-ciel) et les algues vertes (CE50 - 120 h de 47 µg/L pour Pseudokirchneriella subcapitata). Il est toxique pour les invertébrés aquatiques d’eau douce (CE50 – 48 h de 580 µg/L pour Daphnia magna). |
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Le mancozèbe est légèrement toxique chez les oiseaux exposés par voie orale (DL50 > 1600 mg/kg p.c. chez le canard colvert). |
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Le mancozèbe est faiblement toxique chez les abeilles. La DL50 aiguë par contact est supérieure à 179 µg/abeille et supérieure à 153 µg/abeille par voie orale. |
Faible
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Le mancozèbe est faiblement persistant dans les sols et dans l’eau en condition aérobie (demi-vie inférieure à 1 jour). Il est faiblement persistant dans l'eau en condition aérobie (demi-vie inférieure à 1 jour) et modérément persistant dans l’eau en condition anaérobie (demi-vie de 80 jours). La photolyse au sol n'est pas démontrée. Le mancozèbe se dégrade rapidement par hydrolyse en « complexe de mancozèbe » avec une demi-vie variant de 0,7 à 1,4 jour selon le pH. Ce complexe est faiblement persistant dans les sols en condition aérobie (demi-vie de 1,8 à 8,3 jours) et de faiblement persistant à modérément persistant dans l’eau en condition aérobie (demi-vie de 19,9 à 62,4 jours). Le complexe de mancozèbe se définit comme une multitude de sous-produits résultant de la dégradation du mancozèbe. Les produits de transformation dominants sont l’éthylène thiourée (ETU) et le dioxyde de carbone. L’ETU est faiblement persistant dans les sols en condition aérobie (demi-vie de 1,6 à 3,2 jours). Ce métabolite est faiblement persistant dans l’eau en condition aérobie (demi-vie de 21 jours) et persistant dans l’eau en condition anaérobie (demi-vie de 149 à 499 jours). |
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Faible
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Les valeurs de la constante d'adsorption (Koc = 283 à 2279 ml/g) du mancozèbe indiquent qu'il est de modérément mobile à légèrement mobile dans les sols. Toutefois, son potentiel de lessivage est faible considérant sa faible persistance. Il est non volatil à partir des sols humides et de l'eau selon la constante de la loi de Henry (5,9 x 10-9 atm.m3 /mol). |