Cette section d'information, bien que sommaire, vous guidera dans l'adoption de bonnes pratiques reconnues en matière de gestion des ennemis des cultures, de protection de la santé et de l'environnement. Tout au long de votre lecture des liens seront faits vers la Trousse d’information sur les pesticides : pour protéger l’environnement et la santé humaine. De l’information complémentaire aux différentes sections ci-dessous y est disponible. On y retrouve, entres autres, de l’information sur les bonnes pratiques de gestion des pesticides de même que la réglementation québécoise relative à l'utilisation de ces produits.
Les demandes sociétales actuelles interpellent la production agricole dans plusieurs de ses réalités, notamment la protection de l'environnement et de la santé de la population ainsi que la cohabitation harmonieuse de l'agriculture avec les autres activités qui prennent place dans l'espace rural. Dans ce contexte, l'utilisation rationnelle et sécuritaire des pesticides doit être fortement considérée. Les pesticides, de par leur nature, présentent de multiples propriétés toxicologiques, physiques, chimiques et biochimiques dont il faut limiter les effets indésirables. Il est donc important de caractériser les risques des pesticides utilisés afin de favoriser l'utilisation de produits à faibles impacts. À cet égard, SAgE pesticides est un outil d'aide à la décision à privilégier.
Des gestes simples et avantageux sont à la portée de tous pour Rationaliser, Réduire et Remplacer l'emploi des pesticides et augmenter les superficies cultivées en lutte intégrée. Il s'agit d'orientations préconisées au Québec en matière de saine gestion des pesticides dans le cadre de la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture.
Pour assurer le rendement des cultures et répondre aux exigences des consommateurs, l'agriculteur doit lutter contre les organismes nuisibles par divers moyens, dont les pesticides. Il est indispensable d'en faire un usage judicieux, car leur utilisation représente un risque pour la santé des utilisateurs, leur entourage, les consommateurs d'aliments et l'environnement. Par ailleurs, les pesticides détruisent non seulement les organismes nuisibles, mais peuvent aussi avoir un impact néfaste sur les organismes bénéfiques.
S'inscrivant dans un contexte de développement durable, l'adoption d'une gestion responsable des ennemis des cultures conduit naturellement les entreprises agricoles à mieux situer l'importance des pesticides en considérant la santé des personnes et la protection du milieu. Ces entreprises réorientent donc leurs modes de production vers des méthodes plus respectueuses de la santé et de l'environnement.
Globalement, la lutte intégrée (ou gestion intégrée des ennemis des cultures) s'avère une démarche agroenvironnementale gagnante.
La lutte intégrée, ou gestion intégrée des ennemis des cultures, est une « méthode décisionnelle qui consiste à avoir recours à toutes les techniques nécessaires pour réduire les populations d'organismes nuisibles de façon efficace et économique, dans le respect de la santé et de l'environnement ».
Cette approche agroenvironnementale, basée sur l'expérimentation et l'observation, ainsi que l'adoption des techniques de lutte les plus appropriées, gère et rentabilise les cultures en considérant l'environnement comme un allié. Les diverses étapes identifiées pour la mise en place de la lutte intégrée sont générales et s'appliquent à l'ensemble des productions. Afin de personnaliser l'approche pour votre entreprise, des programmes ou cahiers de recommandations et d'autoévaluation sont disponibles pour différentes cultures.
Les pesticides sont élaborés pour réduire, éliminer ou contrôler les organismes nuisibles. Tous les produits antiparasitaires sont réglementés au niveau fédéral et provincial. Certaines municipalités possèdent également une réglementation relative à l’utilisation des pesticides.
Les pesticides ne sont qu'un maillon de la lutte intégrée. Selon cette approche agronomique, ils doivent être utilisés judicieusement et uniquement lorsque la situation le justifie. Dans ce contexte, une gestion rationnelle et sécuritaire des pesticides est importante. Celle-ci repose sur un ensemble de mesures ou pratiques agroenvironnementales contribuant à optimiser l’utilisation des pesticides tout en réduisant les risques sanitaires et environnementaux associés à leur emploi.
En tout temps, vous devez adopter des comportements responsables par rapport aux pesticides. Il est donc très important de suivre rigoureusement toutes les indications de sécurité sur l'étiquette. Certaines mesures ou pratiques doivent aussi être privilégiées pour assurer une utilisation rationnelle et sécuritaire des pesticides. Par exemple, la tenue d'un registre des interventions phytosanitaires et des données de dépistage constitue une référence fiable et utile pour orienter les activités de gestion phytosanitaire.
Un des aspects importants de l'utilisation rationnelle des pesticides dans des programmes de lutte intégrée est la gestion de la résistance.
L'utilisation répétée et continue de pesticides à base du même ingrédient actif, appartenant à la même famille et au même groupe chimique, favorise considérablement le développement de populations résistantes d'organismes nuisibles. Les pesticides deviennent alors de moins en moins efficaces et les densités de population des organismes nuisibles augmentent, entraînant par le fait même un besoin additionnel en pesticides. La gestion de cette résistance est toutefois possible.
Les produits antiparasitaires couramment appelés pesticides peuvent être définis comme toutes substances ou mélanges de substances qui sont utilisés pour prévenir, détruire, éloigner ou diminuer les populations d'insectes, de mauvaises herbes, de champignons, de rongeurs ou toutes autres formes de vie considérées nuisibles par l'humain.
Les pesticides possèdent tous, à différents degrés, un potentiel de toxicité. Malheureusement, ces produits peuvent aussi être toxiques pour des organismes non visés, dont l'humain. La notion de risque peut être définie par une équation simple :
RISQUE = TOXICITÉ x EXPOSITION
Donc, à la limite, tous les pesticides pourraient éventuellement être responsables de l'apparition d'effets toxiques si la quantité de produit absorbée est suffisante.
Les risques d'exposition aux pesticides sont multiples et plusieurs facteurs peuvent en être responsables. Ils apparaissent dès qu'une personne manipule des pesticides sans tenir compte des règles de base en matière de sécurité, et ce, à l'étape de la préparation des mélanges, en cours d'application ou de pulvérisation ainsi qu'au retour sur le site traité.
La peau constitue généralement une barrière relativement imperméable aux substances chimiques. Toutefois, la majorité des pesticides peuvent être absorbés à travers toute la surface corporelle, et ce, en quantité suffisante pour causer des effets systémiques tant aigus (à court terme) que chroniques (à long terme) en plus des effets dermatologiques et oculaires possibles. Les pesticides peuvent être absorbés plus facilement par certaines régions corporelles comme le cuir chevelu, le front, les yeux et les organes génitaux.
Si les propriétés physico-chimiques du produit (matière active et formulation) peuvent être des facteurs qui influencent de façon importante le degré d'exposition cutanée, d'autres facteurs externes peuvent aussi avoir un impact certain sur les risques d'une telle exposition. Ainsi, l'absence de protection individuelle, le port prolongé de vêtements de travail contaminés, la technique d'application, certaines conditions environnementales comme l'humidité, le vent ou la température ambiante et la durée du délai de réentrée à respecter peuvent aussi avoir une influence sur le niveau d'exposition cutanée.
Voici quelques exemples de situations pouvant mener à une intoxication par voie cutanée :
L'exposition par les voies respiratoires constitue la voie d'intoxication la plus rapide et la plus directe. Les pesticides qui sont normalement appliqués sous forme d'aérosol, de brouillard ou de gaz peuvent facilement être inhalés.
Les pesticides peuvent aussi adhérer à des particules de poussières en suspension et parfois même à la fumée de cigarette. L'inhalation constitue souvent la principale voie d'entrée dans l'organisme pour les fumigants et certains pesticides très volatiles. Le risque d'exposition par cette voie est normalement plus important lorsque les travaux sont effectués dans un espace fermé, comme une serre ou un tunnel de culture.
À titre d'exemple, ce type d'intoxication peut se produire :
L'intoxication aiguë se manifeste généralement immédiatement ou peu de temps (quelques minutes, heures ou jours) après une exposition unique ou de courte durée à un pesticide.
Les signes ou symptômes les plus souvent rapportés lors d'une intoxication aiguë aux pesticides sont les suivants :
Lors d'une intoxication aiguë modérée à sévère comme ça peut être le cas lors d'une exposition à des pesticides inhibiteurs de cholinestérases (insecticides organophosphorés et carbamates), les signes ou symptômes peuvent être plus importants :
La sévérité de l'intoxication varie normalement en fonction du niveau de toxicité du pesticide et de la dose absorbée. En plus de l'ingrédient actif, certaines substances dites inertes présentes dans les formulations commerciales peuvent contribuer à moduler le niveau de risque d'intoxication. Par ailleurs, la voie d'exposition (orale, cutanée ou respiratoire) ainsi que les susceptibilités individuelles pourront aussi jouer un rôle important sur la sévérité des symptômes observés.
L'intoxication chronique survient normalement à la suite de l'absorption répétée pendant plusieurs jours, plusieurs mois et même plusieurs années, de faibles doses de pesticides qui peuvent s'accumuler dans l'organisme. Elle peut être aussi le résultat d'intoxications aiguës répétées.
Les signes sont souvent difficiles à reconnaître et le délai avant l'apparition de la maladie peut être très long. Parfois, celle-ci survient alors que la personne n'est plus exposée aux pesticides depuis des années. Il peut, par ailleurs, être difficile de faire le lien entre l'exposition chronique aux pesticides et les symptômes observés en raison de cette période de latence caractéristique. Les symptômes peuvent se présenter sous forme de malaises persistants auxquels on s'habitue plus ou moins.
Les principaux signes et symptômes possibles d'une intoxication chronique sont :
D'autres effets comme le cancer et ceux sur la reproduction et le développement ainsi que sur les systèmes immunitaire et endocrinien ont aussi été associés avec l'exposition à des pesticides.
Bien qu'une telle démonstration ne puisse être facilement faite chez l'humain, plusieurs études chez des animaux indiquent que certains pesticides pourraient produire des effets sur la reproduction et sur le développement. Parmi les effets possibles, nous pouvons noter les anomalies du développement embryonnaire qui incluent des malformations et des retards de croissance et de développement. L'avortement spontané, la prématurité, la diminution de la fertilité, l'infertilité, la baisse de libido et la diminution de la production et de la mobilité des spermatozoïdes font partie des effets sur la reproduction parfois associés aux pesticides.
La lecture de l'étiquette d'un pesticide indique rarement l'existence de tels risques. C'est pourquoi il est préférable qu'une femme enceinte ou qui allaite s'abstienne de manipuler des pesticides.
Plusieurs pesticides ont démontré un potentiel de cancérogénicité lors des études expérimentales réalisées dans le cadre du processus d’homologation. Par ailleurs, certaines études épidémiologiques ont établi des liens plus ou moins importants entre l'exposition professionnelle aux pesticides et certaines formes de cancers. Bien qu'il soit parfois difficile d'établir de tels liens de façon précise en raison de nombreuses difficultés méthodologiques, il demeure que des associations positives ont souvent été rapportées pour plusieurs cancers spécifiques. Des relations plus fortes ont été observées pour le lymphome non hodgkinien, la leucémie, les sarcomes, le myélome multiple, le cancer du cerveau, le cancer de la prostate et le lymphome de Hodgkin. Des possibilités d'association ont aussi été faites pour le cancer du sein, du poumon, du pancréas, de la vessie, des testicules et de l'estomac mais dans ces cas, la relation était moins précise.
Plusieurs pesticides d’usage courant ont été classés comme cancérigènes possibles ou probables par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA).
Le système immunitaire protège normalement les humains et les animaux contre l’invasion de substances étrangères. Des pesticides, des solvants, des ingrédients inertes et des contaminants retrouvés dans certaines formulations pourraient avoir un potentiel « immunodépresseur » et affecter ce système en plus de perturber la réponse immunitaire à l’invasion de virus, de bactéries, de parasites et de tumeurs. La chute de la production d’anticorps et les réactions d’hypersensibilité retardée pourraient aussi être associées à l’exposition à certains pesticides. Certaines études récentes indiquent la probabilité d'une relation entre les pesticides et l'augmentation des risques de maladies infectieuses. Même si les études concernant l’effet des pesticides sur le système immunitaire sont encore très limitées, certaines données démontrent une réponse immunitaire chez des travailleurs exposés à de faibles doses de pesticides.
Certaines substances de synthèse, dont des pesticides, peuvent perturber le système hormonal ou endocrinien et provoquer un déséquilibre physiologique. Les pesticides soupçonnés être des perturbateurs endocriniens pourraient aussi être associés au développement du cancer du sein, à une réduction de la fertilité mâle, à des dommages aux glandes thyroïde et pituitaire, à la diminution du système immunitaire et à des problèmes liés au comportement. Parmi les autres effets possibles chez l'humain, on peut noter l'obésité, la décalcification des os et le diabète. Certaines données laissent croire que l'enfant, particulièrement au stade fœtal, serait plus vulnérable aux effets des pesticides. Les effets des modulateurs endocriniens sont encore peu documentés, mais la liste des pesticides possédant un tel potentiel s'allonge à mesure que les résultats de nouvelles recherches sont publiés.
Plusieurs pesticides peuvent être responsables d'effets sur le système nerveux, et ce, tant lors d'une exposition aiguë que d'une exposition chronique. En vertu de leur mécanisme d'action sur les neurones sensoriels et moteurs, les insecticides de la famille chimique des organochlorés, des pyréthrinoïdes, des organophosphorés et des carbamates sont particulièrement susceptibles de provoquer une neurotoxicité.
Les effets neurologiques découlant d'une intoxication aiguë sont relativement bien connus; c'est le cas, par exemple, des pesticides inhibiteurs de cholinestérases comme les insecticides organophosphorés et carbamates. Selon la dose absorbée, les effets toxiques peuvent durer des heures, des jours et même des semaines. Certains organophosphorés peuvent aussi causer une neuropathie retardée qui survient généralement à la suite d'une intoxication aiguë très importante. Ce syndrome est caractérisé par des effets cliniques retardés, pouvant apparaître entre une et trois semaines après le début d'une intoxication.
L'intoxication aiguë aux insecticides peut être à l'origine d'incapacités neurologiques à long terme, même si celles-ci n'avaient pas été observées lors de l'apparition des symptômes et des signes cliniques aigus. L'exposition annuelle à de nombreux pesticides pendant plusieurs années pourrait résulter en une détérioration de modérée à sévère des fonctions neurologiques. Une grande variété d'effets neurologiques peut être associée aux pesticides. Les symptômes chroniques les plus souvent observés, à la suite d'une exposition à des pesticides et particulièrement à des insecticides, sont la léthargie, la fatigue, une paralysie partielle et transitoire ou une faiblesse des muscles périphériques des mains et des pieds. Parmi les autres symptômes neurologiques souvent rapportés chez l'humain à la suite d'une exposition répétée à de faibles doses d'insecticides organophosphorés, nous pouvons mentionner la nervosité, la dépression, les difficultés d'élocution, la perte de concentration et une diminution de l'efficacité cognitive. Plusieurs auteurs suggèrent que l'exposition aux pesticides pourrait être un facteur de risque significatif en ce qui concerne le développement de la maladie de Parkinson.
Certains pesticides peuvent aussi être responsables d'effets dermatologiques comme les dermatites de contact qui sont des réactions cutanées inflammatoires, aiguës ou chroniques, provoquées par un agent chimique, biologique ou physique. Ces réactions sont caractérisées par l'apparition de démangeaisons, de rougeurs et de lésions cutanées. Les dermatites de contact peuvent être irritatives ou allergiques.
Certains facteurs, comme la durée de l'exposition, l'humidité relative, l'occlusion ou une température ambiante excessive, sont des facteurs qui pourront influencer la gravité d'une dermatite.
Les dermatites allergiques surviennent normalement à la suite de contacts cutanés répétés avec une substance allergène. La réaction cutanée est retardée et d'origine immunologique. Elle se présente à divers degrés sous forme d'érythème, d'œdème, de vésicules et de papules. La période de latence qui caractérise le processus de sensibilisation peut varier de quelques jours à plusieurs années.
Certains pesticides en contact avec la peau peuvent interagir avec la lumière et provoquer des réactions cutanées. Ce type de réaction est principalement déclenché par des produits activés par les rayons ultraviolets et a l'apparence d'un important coup de soleil.
Une fumigation consiste à relâcher un produit chimique toxique de manière à ce qu'il atteigne l'organisme visé à l'état de vapeur ou de gaz. Le concept de fumigant exclut donc les pesticides qui sont appliqués sous forme de fines particules de produits solides ou liquides. Il existe deux types de fumigants. D’une part, certains de ceux-ci sont des liquides ou des gaz comprimés qui génèrent directement le gaz fumigant (bromure de méthyle phosphine, etc.). D’autre part, certains produits liquides ou solides libèrent un gaz fumigant uniquement après qu'une réaction chimique ait eu lieu (phosphure d’aluminium, métam sodium, etc). Les premiers sont vendus dans des contenants pressurisés ou des « générateurs de fumée » et, lors de leur utilisation, les gaz ou vapeurs toxiques sont libérés immédiatement. Dans la seconde catégorie, le produit chimique utilisé va émettre un gaz fumigant seulement après qu'une réaction chimique aura été produite par le contact du produit avec un autre agent, comme de l'eau par exemple.
Il est important de spécifier que la fumigation constitue la technique d'application de pesticides la plus dangereuse.
Il ne faut jamais travailler seul avec des fumigants, spécialement dans des endroits clos. Une seconde personne portant des équipements de protection individuelle et entraînée à l'utilisation des équipements de secours doit être prête à intervenir à tout moment.
Il est très important de s'assurer que l'accès à la zone traitée soit interdit pendant toute la durée du traitement, et ce, à toutes personnes non autorisées ou ne portant pas les équipements de protection appropriés. Il faut toujours apposer une affiche interdisant l'accès au lieu traité et indiquant les risques d'exposition ainsi que la période sécuritaire de retour au lieu traité.
L'affiche devrait contenir les informations suivantes :
Dans le cas des fumigants, il n'existe pas de délai de réentrée prédéterminés comme c'est le cas pour les autres pesticides. Pour ces produits, il faut respecter les concentrations résiduelles maximales recommandées par le fabricant ou par le Code de gestion des pesticides du Québec. Dans certains cas, il faut respecter le délai après aération prescrit par le fabricant. Il ne faut jamais accéder à un site traité avec des fumigants tant qu'une ventilation adéquate n'a pas été effectuée au préalable.
Le tableau suivant présente les équipements de protection individuelle recommandés selon le degré de toxicité des pesticides. Ce tableau est un guide général, il est donc important de vérifier les indications de l'étiquette du produit afin de s'assurer que d'autres ÉPI ne sont pas nécessaires.
Certains guides de bonnes pratiques ont été publiés au cours des dernières années au Québec. Les guides les plus pertinents en relation avec l'agriculture sont les suivants :
Le respect de distances d'éloignement et de zones tampons permet de protéger l'eau et les zones sensibles des risques et dangers des pesticides.
Selon le Code de gestion des pesticides, des distances d'éloignement sont prévues pour les cours ou plans d'eau et les fossés lors de l'application terrestre ou aérienne de pesticides. Des distances d'éloignement par rapport aux « immeubles protégés » sont également exigées pour les applications aériennes et terrestres au moyen de pulvérisateurs à jet porté ou pneumatique. Ces derniers sont généralement utilisés dans les vergers et les plantations d'arbres de Noël.
Un « tableau descriptif » résume les distances d'éloignement à respecter en milieu agricole selon les lieux où sont effectuées les activités d'entreposage, de préparation et d'application terrestre ou aérienne des pesticides. Il faut souligner qu’en cas de divergence entre l'étiquette d’un produit et une distance exigée par le Code de gestion des pesticides, la distance la plus contraignante s'applique.
L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) définit la zone tampon comme « la distance entre le point d’application directe d’un pesticide et la plus proche bordure dans la direction du vent d’un habitat vulnérable, à moins d’avis contraire figurant sur l’étiquette du produit. La zone tampon atténue le dépôt non ciblé de la pulvérisation. ». Cette information est généralement inscrite sur l'étiquette du produit commercial dans la section relative au mode d'emploi.
Le document Critères de qualité de l'eau de surface au Québec est un répertoire qui contient, pour plus de 300 contaminants, des critères de qualité narratifs, numériques et de toxicité globale relatifs à chacun des usages de l'eau. Les usages de l'eau identifiés sont : les sources d'eau potable, la consommation d'organismes aquatiques, la vie aquatique, la faune terrestre piscivore, de même que les activités récréatives.
La présence de pesticides dans les eaux de surface de zones en cultures de maïs et de soya est évaluée annuellement au Québec, et ce, depuis 1992. Outre ce programme continu de suivi, certains projets spéciaux ont également été réalisés en milieu agricole (pomme de terre, vergers, etc.). Pour plus d’information, consultez les différents rapports sur la présence de pesticides dans l’eau.
Après utilisation du pesticide, le récipient contient encore, en moyenne, 1 % de son contenu original et jusqu'à 4 % pour un contenant de 10 litres. Même si cette quantité semble négligeable, elle est suffisante pour représenter un risque pour les personnes et l'environnement.
Au Canada, l'homologation des pesticides est encadrée par la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA). L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) est chargée d'administrer la Loi sur les produits antiparasitaires. Une série de règlements encadre l'application de cette loi.
Certains pesticides sont concernés par ce règlement du ministère des Transports et des mesures particulières peuvent s’appliquer le cas échéant (interdiction d’emprunter des tunnels, documents d’expédition, pose de panneaux d’avertissement, etc.). Pour en savoir plus, veuillez consulter Transport des matières dangereuses - Transports et Mobilité durable Québec (gouv.qc.ca).
Plusieurs municipalités possèdent des règlements concernant l'utilisation de pesticides en milieu urbain. Ces règlements peuvent encadrer et restreindre à différents degrés l'utilisation de ces produits.